mercredi 23 mars 2016

Cerro Moai (4368m) - Première randonnée glaciaire andine

Nous repoussons l'ascension du volcan San José pour une dernière sortie d'acclimatation. Il faut dire que la venue de 6 cousins zinzins et d'un couple d'amis la même semaine ne constituait pas la meilleure des préparations, notamment à cause des courbatures aux muscles zygomatiques et une certaine distension de l'estomac... Rien de tel pour se remettre en jambe que 2000m de dénivelée pour gravir le Cerro Moai, montagne située au fond d'une vallée suspendue bien longue. Le nom ferait référence aux rochers du sommet de formes semblables aux Moai de l'Île de Pâques.

Boulification
Itinéraire Cerro Moai
Pour arriver à nos fins nous poursuivons notre rituel logistique hebdomadaire qui consiste à acheter puis préparer: un mix d'avoine + lait en poudre + chocolat pour le petit déjeuner, des sandwichs jambon + fromage + avocat pour le midi, un sachet de soupe de courge + mini-pâtes + chorizo à faire griller pour le soir, des sachets de sirop pour cacher le goût des micropures , des céréales en tous genres et des tablettes de chocolat pour le reste de la journée.


Bivouac à 3500m pour changer...
Vamos Cerro Moai
Après une approche tranquille le samedi, nous partons de nuit le dimanche pour éviter de perdre les bonnes habitudes. Jusqu'au levé du jour nous avons suivi le tracé sur le précieux GPS offert à Flo par ses anciens collègues de boulot (merci encore!!!). Il parait que l'on peut y perdre plus de 2h si l'on cherche derrière quelle pierre tourner. La vallée est en effet bien compliquée de jour.

Le chapeau du Volcan San Jose après 2h de marche
Itinéraire glaciaire en vue

Après 3h de pierriers, il reste 1h30 de glacier agréable qui mène à un col puis 30 minutes d'arrête rocheuse pour accéder au sommet et sa vue unique sur le Loma Larga, le volcan San Jose, le volcan Marmolejo, etc. On ne peut pas rester trop longtemps car quelques 2000m de descente nous attendent. Le bonheur !...

Philo au sommet

Philo et Camille au cramponnage
 
Phénomène de "rond en ciel" au dessus de nos têtes ?

Le prochain objectif: Volcan San Jose
Précisions sur le parcours:
- Course réalisée le WE du 5, 6 mars 2015
- Temps de parcours : J1 3h30 de montée jusqu'au bivouac 3500m, J2: 5h de montée puis 4h + 1h30 de descente.
- Altitude de départ : 2400m
- Altitude max atteinte: 4368m- Difficulté: depuis le bivouac le chemin est difficile à suivre au milieu des pierriers. De nuit l'utilisation du GPS permet de gagner quelques heures d'errance dans la moraine. Peu d'exposition aux chutes de pierre et pas de difficultés techniques. Le glacier ne présente pas de crevasses menaçantes. Il ressemble à un gros névé avec une pente douce (~20°). Après étude et suivant les conseils de plusieurs montagnards, nous avons choisi de ne pas prendre la corde.

jeudi 17 mars 2016

Ascension du Leonera (4954m) - Conditions exceptionnellement parfaites

Dans le cadre de notre préparation au volcan San Jose (5854m), nous décidons de tester notre adaptation à l'altitude et notre capacité à encaisser du dénivelé avec des sacs bien chargés. Rien de mieux que le sommet Leonera, très prisé des Santiaguinais car très accesible depuis la station "la Parva". Nous souhaitons ainsi repousser notre plus haute altitude atteinte de 800 mètres.

El Plomo vu de nuit (pleine lune)
Vue sur le Leonera depuis l'arrête

Pas de triche cette fois-ci avec les télésièges, nous gravirons les pistes de La Parva en guise de souffrance du vendredi soir pour pouvoir dormir à 3500m. Si seulement les autres montagnards croisés plus bas avaient eu la lueur d'esprit de penser qu'un névé si petit soit il, est surtout composée de neige donc d'eau, nous n'aurions pas porté nos 6L par personnes sur les 1000 premiers mètres d'ascension!

Camp de base 4100m
Camp de base 3500m

Itinéraire ascension Leonera

Arrivés sur le plateau appelé Canchas Carreras (4100m) vers midi nous nous reposons tout l'après-midi en observant déjà une nette amélioration de nos capacités physiques. En effet, deux mois plus tôt c'est un terrible mal de crâne qui nous avait accueilli au même endroit où nous avions passé la pire nuit de notre vie.

Zorro est arrivé...
Hé hé !

Sans acclimatation le 19/12/2015

Avec acclimatation le 20/02
Dimanche, départ nocturne à 5:00 dans des conditions météorologiques exceptionnelles. Au loin la capitale éclairée rivalise avec une pleine lune en feu. Nous avancons en silence d'un pas efficace. Les bâtons crissent dans le gravier métamorphique de cette zone habituellement ventée. Une heure plus tard nous nous engageons sur une large arrête dont quelques passagent exigent pourtant un peu de précautions pour être franchis dans l'obscurité. Nous redoublons ensuite de vigilance pour éviter le piège de la Puna (Mal Aigu des Montagnes) qui apparaît lorsque l'on souhaite monter trop rapidement. Le chemin parfaitement tracé mène en trois heures au sommet d'où s'imposent le Plomo et l'Aconcagua dans le paysage.

Levé de soleil après passage délicat
Au loin Santiago, 6 millions d'habitants

Aujourd'hui nous sommes 2 français, 2 catalans, 2 basques, 1 chilien et 1 etatsunien à partager le plaisir de l'arrivée matinale au sommet à 4954m. Les 1900m de dénivelés négatifs achèveront l'ultime validation technique des genoux.

L'équipe du jour au sommet
L'Aconcagua en arrière plan

Précisions sur le parcours:
- Course réalisée le WE du 19, 20, 21 février 2015
- Temps de parcours : J1 2h de montée jusqu'en haut des pistes, J2: 3h de montée par le Mont Parva et le Pintor, J3: 4h30 de montée puis 3h et 2h30 de descente.
- Altitude de départ : 3000m
- Altitude max atteinte: 4954m
- Difficulté: il s'agit d'andinisme du fait de l'altitude élevée et de l'arrête qui nécessite quelques pas vigilants et une recherche d'itinéraire nocturne. Cependant cette course est la plus facile qui soit à cette altitude, d'où la présence de nombreux trailers. En fin d'été il faut espérer la présence de névés dans les versants Est.

dimanche 13 mars 2016

Cerro Arenas (4400m) - But à 4100m - Trekking estival fortement déconseillé

Le plan A devait nous conduire à la découverte d'une nouvelle vallée perdue au dessus de 3500 m du côté de Baños de Colina. C'était sans compter sur un auto-stop malchanceux à l'inverse de notre précédent trekking Traversée Cabrerío - Termas del Plomo. Bloqués de nuit dès le vendredi soir à une vingtaine de kilomètres de notre point de départ, nous optons alors pour le pan B: le Cerro Arenas, dont nous avions parcouru les couloirs sud l'hiver dernier. Après une nuit improvisée camping malfamé de San Gabriel, un chauffeur de camion nous amènera au départ de la randonnée après seulement une minute d'attente le pouce en l'air.

Départ matinal pour le sommet
Cristaux de Rodalquilarite (?)

La zone est prisée des touristes et des bétonneurs mais la traversée de la rivière del Morado nous séparera durant 48h de tout contact humain. En effet, l'absence de sentier est notoire et l'ancienne piste minière recouverte d’alluvions n'est d'aucune utilité. Il faut donc se frayer un chemin entre les rochers et les épineux.

Camp de base idyllique
Le sommet Cerro Arenas
Nous plantons le camp de base relativement tôt sur une esplanade herbeuse parsemée de blocs et occupée par quelques équidés indifférents à notre arrivée. Depuis le replat on peut se promener jusqu'au fond de vallée pour s'émerveiller de la quantité de minerais et de fossiles. Jamais nous n'avions observé une telle concentration d'ammonites !

Ammonites en relief
Ammonites incrustées
Le dimanche, nous partons de nuit à 6:00 en empruntant la trace jaune de Wikiexplora. Après une heure d'approche en fond de vallée nous nous perdons dans un premier pierrier instable dont l'ascension nous demandera deux heures d'efforts ingrats. S'en suivent deux autres longues heures à longer une falaise menaçante dans des tas de pierres fuyantes... À l'altitude 4100 m, au moment d'entamer l'ascension finale, nous décidons de faire demi-tour pour éviter de repasser sous la falaise à un horaire jugé dangereux. La vertigineuse face ouest prend le soleil à partir de midi et le risque de chute de roches sous l'effet de la fonte des glaces augmente considérablement. Un peu déçus de rebrousser chemin prématurément après avoir tant lutté dans les pierriers, une recherche sur le web nous glacera le sang puisqu'une semaine plus tôt, de jeunes randonneurs furent victimes des chutes de pierres sur le même itinéraire... RIP!

Lutte dans les pierriers instables


Face sud du Cerro Arenas

Face Oueste dans les pierriers
Vue depuis la vallée del Arenas

Précisions sur le parcours:
NOUS DÉCONSEILLONS CETTE RANDONNÉE, EN PARTICULIER L'ITINÉRAIRE ROUGE SOUS LES FALAISES. POR RAZONES DE SEGURIDAD NO RECOMENDAMOS ESTA CUMBRE EN PARTICULAR POR LA RUTA ROJA DE WIKIEXPLORA.
- Trekking de type andinisme réalisé le WE du 13 et 14 février 2015
- Temps de parcours : J1 3h de montée très tranquille puis 4h AR dans la vallon de l'Arenas, J2 5h de montée, 3h+1h de descente jusqu'au bivouac et la piste.
- Altitude de départ : 2500m
- Altitude max atteinte: 4100m
- Difficulté : Il faut traverser la rivière venant del Morado et monter à vue pour atteindre le bivouack, pas de problème particulier pour cette partie là. L'ascension de l'Arenas pose de sérieuses questions de sécurité quant au très nombreux passages exposés aux chutes de pierres et aux pierriers instables.