jeudi 23 juillet 2015

El Fundo Laguna Blanca - Lonquimay

Cette deuxième semaine de juillet, la neige est enfin arrivée en abondance sur tout le Chili. Nous décidons avec nos cumpañeros français de partir dans le sud à une nuit en car de Santiago, dans la région des Araucarias. Après 8h de "semi-cama", selon le point de vue à moitié allongé ou à moitié assis, nous débarquons sous la pluie de Curacautin, direction le camp de base Laguna Blanca situé entre deux volcans actifs et surveillés : le Lonquimay et le Tolhuaca.


Laguna Blanca y Volcan Tolhuaca
Entrée dans la réserve Malalcahuello

Le front d'une ancienne coulée de lave du Volcan Lonquimay (Face NO)

Une liaison pick-up nous permet d'atteindre sans grand effort l'altitude de la neige. Il suffit ensuite de suivre durant 2h30 la piste principale jusqu'au panneau de la CONAF indiquant l'entrée de la zone protégée. Ce faux plat ascendant croise un point de vue privilégier sur le Lac Blanc (Laguna Blanca), dont les eaux issues du demi-volcan Tolhuaca (Tête de Vache en Mapuche*) ont été piégées entre les immenses coulées de laves crachées au fil des siècles.

La résistance des Araucarias

On a le droit d'en couper un pour Noël ?...

Une jungle d'Araucarias, arbres endémiques millénaires de la région, complètent le tableau surprenant dans lequel nous évoluons. La traversée d'une heure d'un vaste plateau permet d'imaginer le jour où ces  récentes coulées (1989) vinrent mourir, à quelques mètres des bosquets d'araucarias encore épargnés.

C'est par ici la descente

Journée "grosses conditions"

Un peu de descente avant la partie "ski de fond"
Pour des raisons de timing (et peut-être de nivologie), nous n'atteindrons que le col séparant les deux volcans. Le cratère du Lonquimay sera pour une prochaine fois... Retour par le même itinéraire sous un soleil de plomb. Confirmation pour nous que la neige transforme vite, soit un manteau neigeux rapidement stabilisé et porteur : important par rapport aux requins volcaniques abrasifs...

Précisions sur le parcours
- Temps de parcours : 6h30 AR
- Altitude de départ : 1300 m
- Dénivelée + : 700m (más o menos)
- Difficulté : facile jusqu'au col, beaucoup de plat donc il faut anticiper pour le retour. Temps à adapter si on fait tout à pieds. Igloo possible juste avant le panneau de la réserve.


F&P

dimanche 19 juillet 2015

Fête de San Pedro 2015 en Quintero

Chaque année, autour du 29 juin, le village côtier de Loncura accueille la fête traditionnelle de "San Pedro" (Saint Pierre) patron des pêcheurs. Conviés par l'ancien maire de Quintero, la ville portuaire voisine, nous nous laissons guider à travers les étales et les lieux de célébrations de la pêche artisanale.

Invitation à la "Baie des pêcheurs"
Jour de pluie pour la "San Pedro"
Au petit matin des dizaines de troupes de danseurs venus en cars des villages alentours défilent successivement jusqu'à une petite place où une statue de San Pedro est disposée face à la mer. Si chaque village revêt ses propres couleurs, les défilés se déroulent tous suivant le même rite.

Les danseurs se dirigent vers San Pedro


Le va-et-vient dissonant des "flautas de caña"

Guidés par le tambour Mapuche du chef de troupe, les danseurs arpentent la rue principale sur une chorégraphie répétitive, tout en soufflant dans un instrument (flautas de caña) au son dissonant. C'est la "procession".

2 troupes se répondent

Les Bailes Chinos


Les chants répétitifs (inspirés ici par la pluie tant attendue)

La trentaine de danseurs-chanteurs se livrent ensuite jusque tard dans la nuit aux "Bailes Chinos" qui n'ont rien à voir avec des danses chinoises. Les chefs de groupes improvisent des chants sur la pluie, le beau temps, les histoires de pêches, repris ensuite en cœur par le reste de la troupe. Ces "Bailes Chinos" sont issus d'un mélange des coutumes des conquistadors espagnols catholiques et des peuples originaires de l'Aconcagua polythéistes. Un seul souhait depuis 2000 ans : bénéficier d'une pêche fructueuse.

F&P

mardi 14 juillet 2015

Copa America Chile 2015

Belle coïncidence, le tournoi de football des pays sud-américains ou "Copa America" a lieu au Chili en ce début d'hiver 2015. L'occasion de s'immerger dans l'ambiance d'un continent où le football joue un rôle comparable à celui du criquet en Inde ou du hockey sur glace au Canada.

Gary Medel dit "le Pitbull"
Vidal et Alexis les attaquants vedettes


L'hymne national chilien à la fan-fest

Les matchs de poules ont lieu dans différentes régions du pays, le Chili se réservant en tant que pays hôte le stade national de Santiago situé à quelques pas de chez nous. Ce stade est chargé d'histoire. Une salle du musée de la mémoire et des droits humain accueille d'ailleurs un reportage audiovisuel sur sa reconversion temporaire en centre de détention et de torture durant le coup d'Etat de 1973. Aujourd'hui il a bien meilleure allure quand ses quelques 20.000 "hinchas rojos" s'égosillent : "Chi Chi Chi, Le Le Le, Viva Chile !"
La Fan Fest au Plaza Vespucio

Chili-Mexique, un match à rebondissements


Le cri de ralliement

La phase des qualifications débute sur une dure victoire chilienne face à l'Equateur dont les supporters ont investi les rues de Santiago Centro pour l'occasion. Score final 1-0. S'en suit un match à rebondissement face au Mexique, lors duquel nous avons testé l'ambiance des écrans géants installés par les enseignes de la grande distribution. Ces dernières distribuent pour chaque match quelques 6.000 places VIP donnant accès à des espaces clots à finalités publicitaires et commerciales. Ambiance garantie, score final 3-3.

La qualification est ensuite assurée par une correction infligée à l'équipe bolivienne sur le score sans appel de 5-0 en faveur du Chili. Le désarroi des perdants attire souvent l'empathie des spectateurs neutres comme nous, à l'image de la déconvenue du Brésil en 2014, battu 7-1 par l'Allemagne. Mais de nombreux chiliens en auraient bien demandé d'avantage pour narguer le voisin Bolivien aux revendications maritimes irritantes.

Qualifiés pour les quarts, les supporter chiliens y croient !


Ambiance lors d'un but de la Roja

Pour les quarts de final, nous testons la très connue "Cantine California", comparable en termes de notoriété au "République" à Lyon : c'est The Place To Be pour boire un coup et manger gras devant la multitude d'écrans qui retransmettent le match Chili-Uruguay, le tout dans une ambiance survoltée. Le match à été gagné par un Chili ultra dominateur, sur un score final de 1-0, mais il faut le dire la Roja est passée à 2 doigts de la défaite.

Manuel Baquedano pris d'assaut à plaza Italia

La demi finale Chili - Pérou elle aussi revêt une dimension géopolitique qui alimenta la créativité des internautes. De nombreux mêmes inspirés des conflits territoriaux ont circulé sur les réseaux sociaux en amont de la rencontre. Mais contre tous les pronostiques alarmistes, les hymnes ont été respectés et aucun affrontement n'a eu lieu en marge des matchs. Quant au score, si la manière n'y était pas, le Chili se hausse toutefois en finale pour rencontrer l'Argentine facile vainqueur 6-1 du Paraguay. La pollution à couper au couteau et l'interdiction de manifester n'ont pas démotivé les supporters sortis fêter la victoire à "Plaza Italia". Mais la police chilienne, par prévention, a dispersé efficacement tout ce joli monde 1h à peine après le coup de sifflet final. Parti faire une prise de son, j'ai surtout pris des gaz lacrymogènes... 

De nombreux mêmes géopolitiques on circulé.
Ici la limite du terrain selon le Chili (Pérou)


Fête sur la fameuse Plaza Italia



Ambiance de but, prise de son nº2

Samedi 4 juillet, jour de finale, une atmosphère à la fois festive et pesante plane sur le Chili. Quelques rayons de soleil percent la brume formée par les "asados" (barbecue) et le smog, tandis les vendeurs de drapeaux et d'écharpes profitent des dernières heures de Copa pour épuiser leurs stocks. Cet après-midi le stade national s'est donné pour mission de faire gagner la Roja ! Enfin une vraie ambiance ! Après 120 minutes de tensions insoutenables, les faits sont clairs : les deux équipes se neutralisent et la très hasardeuse séance de tirs aux buts devra désigner le vainqueur. Alexis Sanchez se charge d'achever le travail et une fête aux airs de France 98 gagne les rues de tout le pays.

Des mêmes assez moqueurs...


...et pas que pour les argentins ("mer de larmes")

Le 4 juillet pourrait bientôt devenir férié car le Chili a bel et bien réussi l'exploit de battre aux tirs aux buts (4-1) l'Argentine de Lionel Messi ! Les larmes des argentins n'attireront pas l'empathie de tous, comme le montrent certains mêmes à l'humour géopolitique taquin et douteux.

Immense fête de victoire

Ambiance également à Quintero



La fête a duré toute la nuit

Après un parcours épique, le Chili gagne pour la première fois de son histoire la Copa America !

F&P