mercredi 25 novembre 2015

Une semaine dans le désert Atacama, le plus aride du monde et bordé de volcans avoisinant les 6000m

Chiu Chiu est un oasis peu touristique logé en plein désert d'Atacama, près de la ville minière de Calama à 1600 kilomètres au nord de Santiago. Au milieu d'une immensité de cailloux balayée par un vent poussiéreux et une lumière écrasante, coule la rivière Lao qui égrène sur son passage quelques villages de populations indigènes Atacamaños. Ces derniers vivent principalement du tourisme, de l'agriculture et des élevages d'alpagas ou de lamas. Le village de Lassana, niché au fond du canyon abrite par exemple une fortification très ingénieuse conçue bien avant la conquête espagnole. On peut s'y arrêter pour acheter une confiture de betterave ou un gâteau de carottes, principaux légumes survivant au climat de la région.





La région est aussi mondialement réputée pour ses observatoires astronomiques. La faible pollution lumineuse et la latitude favorable attirent les professionnels et amateurs du monde entier. Le tourisme astronomique s'y est fortement développé et on en a profité.



La ville minière de Calama est un moteur économique du pays. Aux portes de la cité se dressent de véritables montagnes de minerais rejetés après l'extraction du "précieux" cuivre. On peut visiter le site de Chuquicamata, la mine à ciel ouvert la plus grande du monde contenant environ 13% des ressources mondiales. Codelco, l'entreprise d'État, propose un tour guidé qui fait escale sur les hauteurs du trou (5km de long, 3km de large et 1km de profondeur) puis dans la ville fantôme vidée de ses 25.000 habitants entre 2005 et 2008. Au delà de cette opération de communication, il faut prendre le temps de discuter avec les habitants de Calama et des villages alentours pour comprendre l'impact irréversible de l'industrie minière sur la santé publique et les ressources hydriques de la région. Des sacrifices apparemment acceptés par la population locale qui ne crache pas dans la soupe d'un Chili contemporain qui vit principalement de son sous-sol.







San Pedro de Atacama est le village le plus connu de la région. Extrêmement touristique, il cultive une apparence authentique indigène recherchée par de nombreux étrangers baba-cools venus consommer des excursions époustouflantes. Dans les rues règne une ambiance d'aventure, d'ouverture d'esprit et de paix. Les geysers de Tatio qui concentrent 11% des geysers de la planète sont la principale attraction depuis le village. A San Pedro, parler l'espagnol-chilien peut s'avérer utile pour négocier les prix et se rendre compte que le personnel local de l’hôtellerie n'a jamais visité les sites que proposent quotidiennement les agences touristiques.


 

Au loin, un rempart de volcans actifs délimite l'entrée vers l'Altiplano, un plateau de haute altitude qui mène notamment en Bolivie. À partir de 3500m, la végétation réapparaît subitement. Les paysages s'embrasent et la faune abondante ne se cache pas. Nous avons passé 5 journées à plus de 4000m d'altitude, en atteignant même les 4830m (Mont-Blanc 4810) !

 






Le sel est également le thème récurrent du séjour ! De véritables mers de sel (salars) se sont formées entre la cordillère des Andes et celle de Domeyko. Suivant un phénomène subtile d'écoulement d'eaux souterraines s'accumulant entre deux cordillères puis soumises à une forte évaporation, les sels ainsi acheminés précipitent et forment de vastes étendues blanches. La tectonique des plaques et l'érosion par l'eau et le vent parachève un spectacle saisissant. Souhaitons à ces espaces naturels, qui contiennent 70% du lithium mundial, le meilleur avenir possible...









Nous avons passé une semaine inoubliable avec l'immense plaisir de partager ces moments en famille. Merci à tous les chiliens et autres personnes bienveillantes qui tous les jours depuis le 13 novembre nous adressent spontanément des messages de solidarité ! Libertad !

F&P

samedi 7 novembre 2015

Volcans de Nevados de Chillán à ski de rando

Cette course a été effectuée le weekend du 18 au 20 septembre 2015, avec Guile et Thomas los geólogos.

Le tremblement de terre de magnitude 8.3 sur l'échelle de Richter qui a eu lieu le 16 septembre a décuplé l'engouement général pour les fêtes patriotiques nationales (18 et 19 septembre) dont le cocktail phare se dénomme, vous l'aurez devinez: "Terremoto" !




Plus que jamais enthousiasmés par la vie et les terremotos nous traçons la route jusqu'à Chillàn, ville située à 400 km au sud de Santiago. Peu séduisante architecturalement, nous y trouverons par contre une joyeuse fête traditionnelle et familiale pour nous échauffer sur des airs de Reggaetón, de Cumba et même de Cueca.



Réveil matin 7:00, on se réveille comme des fleurs, direction la station de Nevados de Chillán, l'une des plus importantes du Chili. Un télésiège deux places à l'ancienne nous permettra de gagner plus de deux heures de montée sèche en bord de piste. A noter que la station s'est récemment ouverte au ski de randonnée en proposant un forfait montée unique à 13.000 pesos (18 euros) au lieu de 35.000 pesos (45 euros) !


Du sommet du télésiège, la montée vers les deux cratères est évidente et simple. On peu aussi suivre les traces de la dameuse touristique qui malheureusement monte aussi sur le cratère... Quelques minutes après notre départ, nous avons bien cru que notre journée s’arrêterait là. Nous avons en effet été témoin de la chute d'un snowboarder sur près de 50 m après qu'il se soit engagé sur une portion glacée. Heureusement pour lui aucune casse mais l'action ressemblait à notre sortie au volcan Antuco.


Les cratères des volcans Nuevo et Viejo sont sublimes. De leur flanc s'échappent quelques fumerolles à l'odeur suspecte de souffre. La neige et les rochers peinent à dissimuler l’ébullition souterraine qui sommeille depuis 1751. Le paysage est modelé par les gigantesques coulées de laves mises en relief par l'effet combiné de la neige et du vent. La descente est toute aussi évidente, nous y avons apprécié la poudreuse, la neige cartonnée, la glace et la neige fraisée. Cette sortie est un incontournable du ski au Chili !
 

 





Précisions sur le parcours
- Temps de parcours : haut du télésiège à 10:45, sommet volcan Nuevo 14:00, sommet du volcan Viejo 16:00. Descente: 1h jusqu'au parking.
- Altitude de départ : parking à 1800 m, télésiège à 2400 m, cratères à 3200 m environ.
- Dénivelée + : 1000 m en cumulé (más o menos)
- Difficulté : itinéraire évident sans danger notoire. Les volcans subissent les effets du vent avec les accumulations importantes sur certains versant et des zones de pierriers sur les versant oppposés. 
- A faire: descendre par la vallée des Aguas Calientes pour se baigner dans le ruisseau d'eau chaude qui serpente au milieu de la neige. Prévoir le timing qui va avec car il faut remonter sur la station.
- Location: El Francès est l'un des rares loueurs de vrais ski de randonnée au Chili. Attention les DVA y sont TRÈS chers.

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