jeudi 31 décembre 2015

La Serena: Noël au balcon, brûlé comme un con !

Il fait chaud en ce mois de décembre 2015 qui décidément bat tous les records. Nous fuyons les 30°C quotidiens de Santiago pour passer Noël à la Serena, ville de 200.000 habitants située à 500 km au nord de la capitale. Les stations de ski sont toutes fermées faute de neige et la plupart ont même ouverts leurs bikeparks. Tout le monde se rue sur les plages du pacifique pour passer le réveillon les pieds au frais: bienvenus en hémisphère sud !


A notre grande surprise, le père Noël est tout de chaud vêtu et les sapins saupoudrées de fausse neige croulent sous une décoration normalisée qui ne nous dépayse guère. Heureusement la dinde aux marrons sera troquée par le "barbecue de Noël".



La Serena est une ville côtière touristique qui témoigne de l'histoire du Chili marquée par la colonisation douloureuse qui causa la perte des premiers espagnoles et des indigènes Diaguitas. L'architecture coloniale et néoclassique de la ville se distingue de la capitale et des villes-cabanes sans grands intérêts urbanistiques.



Depuis la Serena on accède à la précieuse réserve nationale des Pingouins de Humboldt composée de trois îles d'où l'on peut observer les fameux oiseaux menacés de disparition, des goélands en période de nidification, plusieurs espèces de cormorans, des pélicans, des loutres, des lions de mers, des dauphins et autres cétacés. Malgré le phénomène El Ñiño qui modifie les courants de la zone, nous avons eu la chance de naviguer en compagnie d'une quinzaine de dauphins "au nez en forme de bouteille". Ce sanctuaire est remarquablement protégé avec un temps de visite limité à une heure et l'interdiction totale de sortir des sentiers balisés.

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Sur la rive, les habitants de Punta de Choros s'inquiètent d'un projet minier d’extraction du fer (projet Dominga) qui prévoit la dessalinisation de l'eau pour ses process. Encore un exemple qui montre la complexité du développement économique extractif malgré les compensations environnementales et sociales. A la croisée des chemins entre pêche, tourisme et industrie, ce projet est en stand-bye.






Joyeuses fêtes à tous nos lecteurs !

F&P

jeudi 3 décembre 2015

Volcans Lonquimay et Villarrica - roadtrip et ski de randonnée

Cette course a été effectuée le weekend du 1er novembre 2015.

Rien de tel pour des retrouvailles entre anciens compagnons de trav-ride que de s'organiser un WE ambitieux dans la région des lacs avec pour objectifs les ascensions des volcans Villarrica et Lonquimay entre deux nuits de bus. En voilà un truc bête !

Station de Villarrica
Lac de Pucón et volcan Villarrica
En bas l'été
En "haut" le printemps
Le plus bête finalement fut de vouloir skier un volcan actif, le Villarrica, dont la dernière éruption datait de mars 2015 et qui était toujours en alerte officielle malgré le relativisme des locaux... Mais dévaler les 1500 mètres de dénivelées en face nord poursuivis par un nuage de cendre et de laves nous propulseraient en tête d'affiche de l'IF3 ! Le policier d'en bas a bien voulu nous laisser passer, mais ce sont les gardes-parcs qui nous arrêtèrent à mi parcours... Pas de négociation possible, nous achevons la journée prématurément par une demi-descente un peu frustrante. Nous baignerons notre chagrin dans les eaux thermales du village balnéaire de Pucón avant de filer pour Malacahuello au pied du volcan Lonquimay.

Guile style
Large choix d'eaux thermales
Volcan Lonquimay
2500m/h de d+
Gare d'arrivée du téléski
Au fond le Llaima et le Villarrica
Suite à une grasse matinée fortuite nous nous rendons à la station de Corralco pour prendre une revanche sur le Lonquimay. Afin d'assurer notre objectif et éviter de s'abîmer les rotules, nous profitons du forfait randonneur à 5.000 pesos qui nous économise 800 des 1400 mètres de dénivelées. Du télésiège on suit l'arrête (en couteaux de préférence) jusqu'au cratère que nous avons allègrement skié par manque de fatigue et pour continuer à faire des trucs bêtes. Finalement ce WE permit surtout de prendre de belles photos de descentes, publiées tardivement afin d'épargner nos compagnons de cordées rongeant leur frein en hémisphère nord. Bonne saison à tous et prudence ! 

La station de Corralco

Sommet du cratère

Ski dans le cratère


Ski autour et dans le cratère


2ème descente 15 secondes
Retour station sur fond de coulées de lave et volcan actif
Précisions sur le parcours
- Ne s'appliquent pas à ce WE particulier qui relève plus du roadtrip que de la sortie ski de randonnée.
- A noter toutefois que ces deux volcans ne présentent pas d'exposition particulière et que la saison printanière est idéale pour des ascensions - descentes allant de 9h00 jusqu'à 15h00. Si les pentes restent soutenues, il est fortement déconseillé de skier comme un guide.

Liens útiles :

Flo

mercredi 25 novembre 2015

Une semaine dans le désert Atacama, le plus aride du monde et bordé de volcans avoisinant les 6000m

Chiu Chiu est un oasis peu touristique logé en plein désert d'Atacama, près de la ville minière de Calama à 1600 kilomètres au nord de Santiago. Au milieu d'une immensité de cailloux balayée par un vent poussiéreux et une lumière écrasante, coule la rivière Lao qui égrène sur son passage quelques villages de populations indigènes Atacamaños. Ces derniers vivent principalement du tourisme, de l'agriculture et des élevages d'alpagas ou de lamas. Le village de Lassana, niché au fond du canyon abrite par exemple une fortification très ingénieuse conçue bien avant la conquête espagnole. On peut s'y arrêter pour acheter une confiture de betterave ou un gâteau de carottes, principaux légumes survivant au climat de la région.





La région est aussi mondialement réputée pour ses observatoires astronomiques. La faible pollution lumineuse et la latitude favorable attirent les professionnels et amateurs du monde entier. Le tourisme astronomique s'y est fortement développé et on en a profité.



La ville minière de Calama est un moteur économique du pays. Aux portes de la cité se dressent de véritables montagnes de minerais rejetés après l'extraction du "précieux" cuivre. On peut visiter le site de Chuquicamata, la mine à ciel ouvert la plus grande du monde contenant environ 13% des ressources mondiales. Codelco, l'entreprise d'État, propose un tour guidé qui fait escale sur les hauteurs du trou (5km de long, 3km de large et 1km de profondeur) puis dans la ville fantôme vidée de ses 25.000 habitants entre 2005 et 2008. Au delà de cette opération de communication, il faut prendre le temps de discuter avec les habitants de Calama et des villages alentours pour comprendre l'impact irréversible de l'industrie minière sur la santé publique et les ressources hydriques de la région. Des sacrifices apparemment acceptés par la population locale qui ne crache pas dans la soupe d'un Chili contemporain qui vit principalement de son sous-sol.







San Pedro de Atacama est le village le plus connu de la région. Extrêmement touristique, il cultive une apparence authentique indigène recherchée par de nombreux étrangers baba-cools venus consommer des excursions époustouflantes. Dans les rues règne une ambiance d'aventure, d'ouverture d'esprit et de paix. Les geysers de Tatio qui concentrent 11% des geysers de la planète sont la principale attraction depuis le village. A San Pedro, parler l'espagnol-chilien peut s'avérer utile pour négocier les prix et se rendre compte que le personnel local de l’hôtellerie n'a jamais visité les sites que proposent quotidiennement les agences touristiques.


 

Au loin, un rempart de volcans actifs délimite l'entrée vers l'Altiplano, un plateau de haute altitude qui mène notamment en Bolivie. À partir de 3500m, la végétation réapparaît subitement. Les paysages s'embrasent et la faune abondante ne se cache pas. Nous avons passé 5 journées à plus de 4000m d'altitude, en atteignant même les 4830m (Mont-Blanc 4810) !

 






Le sel est également le thème récurrent du séjour ! De véritables mers de sel (salars) se sont formées entre la cordillère des Andes et celle de Domeyko. Suivant un phénomène subtile d'écoulement d'eaux souterraines s'accumulant entre deux cordillères puis soumises à une forte évaporation, les sels ainsi acheminés précipitent et forment de vastes étendues blanches. La tectonique des plaques et l'érosion par l'eau et le vent parachève un spectacle saisissant. Souhaitons à ces espaces naturels, qui contiennent 70% du lithium mundial, le meilleur avenir possible...









Nous avons passé une semaine inoubliable avec l'immense plaisir de partager ces moments en famille. Merci à tous les chiliens et autres personnes bienveillantes qui tous les jours depuis le 13 novembre nous adressent spontanément des messages de solidarité ! Libertad !

F&P